Entrer, dans un bois, est-ce le mot ? Et quand il n’a pas d’entrée ? Quand il est sans allée… Impossible de marcher, là… dedans… Ce ne sont pas des pas ce qu’on fait, là… sont des enjambées. Un bois à enjambées. Un bois à coulées… Il y passe les bêtes seulement… exclusivement… Il pousse serré. Il pousse serré là. Le bois pousse à l’écart… Dans toutes les directions il pousse, le bois. Le bois contenu par l’homme. Il a des dehors hérissés, massacrés par les machines de l’homme, machines avec des cabines, dans les cabines l’homme est assis, il a des bras arrachés, il est toutes lisières dehors… — Dedans, pour un bois, est-ce le mot ? — Qui pose la question ? La pousse du bois, et la poussée du bois. Le bois pousse dans le bois. Il y pousse hors des regards et des proportions. Le bois pousse sans fin, jusqu’à sortir de terre, jusqu’à sortir par les yeux, à sortir les yeux de la tête y dresser les cheveux, jusqu’au ciel, il pousse en l’air… là, les arbres poussent les uns sur les autres. Ils se poussent les uns les autres. Serrés. Les uns contre les autres. Ensemble en l’air. Un bois à vous tenir immobile. Un bois à devenir un arbre. À se planter des épines — qui ? — de partout. Bois à rester planté. Il pousse hors de toute raison dans la déraison le bois des airs effarés. Il pousse autour d’une auto…